Dans les coulisses de la création d’un logo

Derrière chaque logo il y a un projet et dans cet article, je vais parler de celui d’Evan Willemin. Evan est un menuisier qui a récemment réalisé un des ses rêve: la création de son entreprise de menuiserie. La mise en indépendance est un défi qui demande de résoudre passablement de questions. L’une d’elle est la création d’une identité visuelle complète pour représenter sa firme et se démarquer de la concurrence. C’est pour cette requête qu’Evan m’a contacté et a sollicité mes services. Dans cet article, je parle d’un des élément le plus visible d’une identité visuelle: le logo. Je veux en montrer toutes les étapes de création, depuis les premières esquisses jusqu’à l’exportation des fichiers finaux.

Premières esquisses du logo final.


Avant de créer le logo, on cause

Afin d’avoir tous les éléments en main pour créer un logo, il y a plusieurs choses à définir avec le client. C’est pour cela que tout commence en général autour d’un café. Durant ce premier entretien, je discute avec Evan de ses besoins, de son budget, de son planning, etc. Il y a donc tous les aspects pratiques à résoudre mais c’est aussi l’occasion pour moi de creuser sur ses motivations et sa vision. Je prends un maximum de notes qui me serviront pour établir une offre de prestations et qui constitueront par la suite un point de départ pour la création du logo. Je n’ai pas de formulaire tout prêt à remplir en ligne ou que j’envoie par mail pour récolter ces renseignements. Je privilégie une séance en tête-à-tête (ou en visio-conférence), car cela permet de mieux ressentir le client, de réagir aux informations qu’il transmet et de le questionner beaucoup plus spécifiquement. 


Combien ça coûte un logo?

Il n’est pas possible de donner un prix fixe pour la création d’un logo. Cela va dépendre des besoins et attentes du client, du contexte d’utilisation, de la complexité du projet ou encore de l’ampleur des recherches nécessaires. Un devis n’est possible qu’après une discussion avec le client. À la suite du premier entretien avec Evan, j’avais toutes les informations nécessaires pour établir une offre de prestations qui réponde spécifiquement à ses besoins et à ses moyens. Une fois l’offre acceptée, j’ai pu entrer dans le vif du sujet, à savoir le design du logo.


S’imprégner du sujet

Je ne connais pas spécialement le monde de la menuiserie et donc, comme pour tous mes clients, je me renseigne d’abord sur le sujet en question. Découvrir de nouveaux domaines est un des aspects que je trouve passionnant dans mon métier de graphiste. Il s’agit là de la phase d’imprégnation et d’analyse. Pour cela, je reprends mes notes de l’entretien que j’ai eu avec Evan, je fais des recherches sur le thème de la menuiserie et j’analyse la concurrence. J’élargis au maximum mon champs d’exploration. Je me renseigne sur les aspects très techniques du métier mais je me laisse aussi inspirer de manière plus superficielle par des éléments visuels qui captent mon attention. Cette quantité d’informations récoltée me permet de m’imprégner du sujet et servira de base lors de la recherche d’idées pour le design du logo. En général, après cette phase d’analyse, je laisse passer quelques jours afin que le sujet se décante dans ma tête.


Premières recherche d’idées

Le but est maintenant de rechercher des idées pour créer un logo original. Je commence par rechercher des mots-clés représentant des concepts. Chaque mot-clé m’amène à une autre idée qui m’amène à une autre idée, etc. C’est ce qu’on appel une carte mentale («mind map»). Cette technique utilise l’association de la pensée pour révéler de nouvelles pistes. Très vite, j’intègre aussi des concepts visuels que je formalise sous forme d’esquisses. Certains mots-clés m’amènent à retourner à la phase précédente et à faire des recherches sur un nouveau thème. Je fais donc des aller-retours entre la recherche de mots-clés, la réalisation de petites esquisses et des recherches visuelles ou de contenus sur différents thèmes. Tout cela forme au final une sorte de pot-pourri qui va me permettre d’en tirer des concepts de logos.

Carte mentale pour le projet d’identité visuelle de la menuiserie Willemin.


Un maximum de concepts de logotypes

Après cette première recherche, je reviens sur mes notes et je commence à trier et à rassembler certaines idées pour parfois en créer de nouvelles. À ce moment là, je m’aperçois qu’un logotype (un logo constitué uniquement de lettres, sans illustration) complété par un monogramme reflèterait bien l’approche d’Evan qui se veut tout en sobriété et minimaliste. Il m’a d’ailleurs aussi indiqué apprécier les formes géométriques, ce qui donne un bon terrain de jeu pour le dessin de caractères typographiques.

Je cherche à créer un maximum de concepts concrets de logotypes dans le plus de directions visuelles ou thématiques possibles. Je visualise chaque idée par des esquisses ce qui me permet de vite m’apercevoir quels concepts ont du potentiel. Après cette phase conceptuelle, je sélectionne quatre directions à explorer plus en détail.

Les premières esquisses de logotypes.

Quatre directions de logos à explorer plus en détail.


Des logos sur mesure

Afin de créer des logotypes qui correspondent parfaitement aux différents concepts envisagés, j’entreprends de dessiner chaque idée en partant de zéro, sans me baser sur des polices d’écriture existantes. L’intérêt est que le résultat est unique et réalisé sur mesure pour le client. J’approfondis ainsi quatre directions que j’ai sélectionnées pour leurs potentiels formels mais aussi pour leurs différences. Car par la suite, mon but est de présenter à Evan des variantes bien distinctes.


Les quatre concepts envisagés

Premier concept: assemblage

L’inspiration pour le premier concept sont les plans éclatés que l’on retrouve dans certains manuels de menuiserie. Les meubles de menuiserie sont en général un ensemble de pièces distinctes que l’on assemble afin de créer un nouvel élément. Retransmis typographiquement, cela m’a inspiré un logo de type «stencil» où chaque lettre est créée avec différentes formes géométriques.


Deuxième idée: ossature

La référence de ce deuxième concept de logo est l’ossature en bois qui forme le squelette d’un meuble. On y trouve un certain langage visuel que j’ai retransmis dans le dessin des lettres du logotype.


Troisième direction: emboîtement 

En menuiserie, il y a pleins de techniques pour faire tenir ensemble deux pièces en les emboîtant. Cela donne des résultats parfois très esthétiques qui ont été la source d’inspiration pour le monogramme «W». À partir de ce W, j’ai dessiné le reste des lettres du logotype.


Quatrième variante: outils

Les outils ont toute sorte de silhouettes et lorsqu’ils sont rangés côte à côte sur des panneaux, on peut y voir des formes et contreformes intéressantes. En faisant un petit effort d’abstraction, j’ai dessiné cette variante de logo en m’inspirant des visuels de ces panneaux de rangement d’outils et en utilisant les contreformes pour révéler le texte. Le monogramme «W», visible également grâce à sa contreforme, est constitué uniquement de triangles.


Présentation du logo

Je présente ces quatre variantes de logotypes à Evan en les contextualisant afin d’avoir une idée du potentiel de chaque concept. En plus des logos, je montre également trois idées d’univers visuels qui compléteront l’identité visuelle. Je cherche à présenter des concepts qui répondent aux besoins du mandat mais avec des différences suffisamment marquées. Mon but est d’un peu provoquer le client et de l’obliger à se positionner. Evan se décide pour la quatrième variante «outils» mais se sent plus à l’aise avec les couleurs et la signature présentées dans un autre concept. Ainsi, en présentant une variante avec des couleurs saturées, une autre mono-colore et enfin une dernière avec une harmonie de couleurs plus sobre et naturel, Evan a pu facilement se situer et me donner son feedback.

Présentation des quatre variantes de logo en les contextualisant.

Présentation des quatre variantes de logos en les contextualisant.


Mise au propre et restitution

Suite à la présentation, j’effectue les adaptations discuté avec Evan. Ensuite, il s’agit de produire l’ensemble des éléments qui constitueront l’identité visuelle. Juste pour le logo, en prenant en compte toutes les versions, tous les formats et toutes les couleurs, il y a 161 fichiers. C’est la raison pour laquelle je réalise également un petit guide de l’identité visuelle sous forme de PDF. Ce guide permet d’avoir une vue d’ensemble de tous les éléments de l’identité visuelle et d’accéder à tous les fichiers. Chaque élément de l’identité visuelle est stocké sur un server et accessible depuis le guide grâce à des liens. Ainsi, il suffit à Evan d’envoyer ce guide PDF aux différents intervenants qui auront besoin d’utiliser son identité visuelle.

Guide de l'identité visuelle.

Guide de l’identité visuelle.


Un investissement pour l’avenir

Au lancement d’une entreprise, la création d’un logo et d’une identité visuelle représente une dépense non-négligeable. Mais démarrer son activité avec une mauvaise image de marque à un coût qui peut être au final plus élevé. En fait, le design d’une identité visuelle est investissement sur le long terme, voir le très long terme car un bon logo peut durer toute une vie et même se transmettre de génération en génération. Avec son logo et son identité visuelle créés sur mesure, Evan dispose de tous les éléments pour développer la communication de sa menuiserie sur le long terme.

Je profite de cet article pour remercier Evan d’avoir fait appel à mes services et pour notre bonne collaboration. Et à propos de services, si vous rénovez, construisez ou avez besoin de meubles sur mesure, n’hésitez pas à le contacter via son compte Instagram willemin.menuiserie ou trouvez le sur Google.

Et bien entendu, si, comme Evan, vous avez besoin d’investir dans votre communication, vous savez comment me contacter, je serais ravi de vous rencontrer:

baptiste@acadabra.ch
→ 078 402 76 01



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Danse sur la Doux – une identité visuelle qui évolue au fil du temps